La recherche et l'enseignement ne sont pas des compétences régionales obligatoires, pourtant personne ne niera l'enjeu stratégique que représente un engagement régional dans ce domaine relevant plutôt du rôle de l'Etat. C'estr ainsi qu'avec volontarisme la Région se retrouve cofinanceur à plus de 50% du Contrat de Projets Etat Région (100M€ région, 90M€ Etat), et cofinanceur pour 85 M€ du plan campus, qui vise à moderniser et fédérer les universités de Lille 1, 2 et 3. Cela n'élude en rien les immenses défis que rencontrent l'université et la recherche, et la grande précarité que subissent de nombreux étudiants, interrogeant notre capacité à défendre l'égalité des droits et de l'accès à l'enseignement supérieur pour tous.
Voici le contebnu de mon intervention en séance plénière du 17 décembre 2009.
"La politique de recherche et de l’enseignement supérieur n’est pas toujours bien identifiée ou mise au crédit de la Région, et pourtant il y a dans cet engagement volontaire de la Région un enjeu véritablement stratégique. La stratégie de Lisbonne, la société de la connaissance, la coopération entre acteurs pour l’innovation au service de l’homme sont au cœur de cette politique.
3 axes particulièrement sont à retenir comme essentiels
La lutte contre les inégalités, à travers notamment l’axe démocratisation de l’enseignement supérieur. Le tutorat des jeunes d’origine modeste dans leur parcours soit de préparation à l’entrée en université, soit dans leur parcours universitaire, correspond à une belle ambition politique qu’il faut continuer de déployer.
Les échanges d’étudiants, de chercheurs, le développement des coopérations universitaires.
L’ouverture au monde, l’accueil d’étudiants et chercheurs étrangers, les aides à la mobilité internationale des étudiants, les croisements de savoir ne constituent pas un supplément d’âme. Ils oeuvrent à la responsabilité de citoyens planétaires, mettant au cœur des savoirs la rencontre de l’autre et la diversité culturelle ferment d’une créativité active.
La mobilisation autour du plan campus
Il faut peut-être avoir été étudiant ou parent d’étudiants, professeur ou chercheur, pour mesurer l’ampleur des besoins de l’Université de Lille, les retards accumulés, les conditions de travail rendues défavorables pour tous par l’obsolescence progressive du cadre de vie et des équipements, un développement désordonné fruit de l’histoire universitaire et des opportunités.
La Région, et je me rappelle encore le plaidoyer précoce du Président Daniel Percheron, a su appeler à la coopération entre les universités et inciter à la fédération autour d’une ambition commune de repositionnement ambitieux pour l’université de Lille.
Aujourd’hui nous sommes positionnés sur le plan campus avec un projet cohérent qui comprend notamment un programme important d’investissements immobiliers, et les indispensables réorganisations pour répondre aux enjeux de la modernité et du lien entre la recherche et l’innovation.
Si ce plan d’investissement est conduit à terme, ce sont les conditions de travail et d’étude de milliers d’étudiants et des plus de 5000 chercheurs et doctorants qui se trouveront améliorées.
Faut-il rappeler dans quelles conditions travaillent les étudiants des 1ères années de médecine et de droit ? ou le retard sur la modernité pris notamment par les bibliothèques universitaires, ces lieux si essentiels pour une université soucieuse de l’égalité de chances ?
L’importance des investissements que la Région va consentir notamment au niveau des learning center constituent incontestablement une belle ambition qui s’inscrit dans cette économie de la connaissance qu’il est indispensable de promouvoir.
Le chantier des bibliothèques universitaires par exemple doit être couplée à l’ambition des learning center thématiques , il ne s’agit pas de créer des îlots de connaissance du 21ème siècle à côté de lieux de la connaissance de masse en déshérence. Ce n’est d’ailleurs pas du tout cela qui est prévu bien, au contraire….
Je voudrai au nom de notre groupe interpeller cette politique de l’enseignement supérieur et de la recherche sur un point sensible, sur lequel nous ne sommes pas engagés, que constitue la question du logement étudiant. Les besoins sont aigus et urgents.
Certes nous sommes sur une compétence de l’Etat, mais nous avons souvent vu combien la Région est en capacité de produire un effet levier et de mobilisation des autres partenaires. Nous avons un besoins urgent de logement très social étudiant.
Nous nous sommes engagé dans un soutien au logement à travers les opérations de rénovation urbaine, nous avons même consenti un effort en faveur de l’accession sociale, et bien il devient temps de regarder comment nous pouvons aux côtés de l’Etat, des acteurs du logement social, du Crous, des agglomération contribuer à une mobilisation en faveur du logement étudiant. Ramené à la population des étudiants boursiers, notre Région se trouve un tiers en dessous de la moyenne nationale pour la capacité d’accueil en parc étudiant…
Des résidences étudiantes HQE et passives, nouvelles ou réhabilitées, avec des services, l’intégration de logements étudiants dans des opérations d’habitat diversifiées, la promotion de la colocation et de touts formes de mutualisation de logements adaptés aux besoins d’étude et de mobilité des étudiants, voilà une ambition qui reste à construire et qui ne nous est pas inaccessible.
Il nous reste à espérer pouvoir encore avoir les moyens d’être ambitieux dans cette catastrophe institutionnelle et démocratique que nous prépare le gouvernement, à agir et mobiliser en conséquence.
Je voudrai faire l’éloge du volontarisme politique dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche, et pour terminer de façon positive sur la valorisation de la recherche que notre politique régionale permet dans des domaines aussi essentiels pour les habitants de la Région Nord Pas de Calais que la cancérologie et la lutte contre le changement climatique.