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23 juillet 2007 1 23 /07 /juillet /2007 19:13

Avec une croissance économique exceptionelle : 12% au 2ème trimestre 2007, la Chine est devenue la 3ème puissance économique mondiale (PIB de 2 245 mds d'€ prévus en fin d'année). La Chine est pourtant un pays qui reste pauvre au100ème rang en terme de PIB ramené au nombre d'habitants. Mais le "miracle " économique chinois cache mal une véritable situation catastrophique : graves inégalités, accroissement inédit en ce pays des conflits sociaux, hausse des prix alimentaires et immobiliers, inflation, insécurité alimentaire et surtout dégradation écologique sans précédent . Chaque année les dégats environnementaux couteraient à la Chine l'équivalent de 6% de son PIB.

Pékin accueille chaque jour sur ses voies saturées plus de 1000 véhicules de plus. La circulation automobile est la principale cause de dégradation de la qualité de l'air dans les villes. La Chine compte aujourd'hui 25 véhicules pour 1000 habitants, contre 749 dans les pays de l'OCDE. On élargit les voies urbaines pour faire place aux voitures, interdisant même parfois la circulation des vélos. L'empire de la petite reine fait progressivement place au royaume des pots d'échappement et des maladies respiratoires ...

En 2006, la Chine est devenue le plus gros émetteur mondial de CO2, avec une population en pleine conversion aux habitudes de consommation des économies industrialisées. La croissance est tirée par les secteurs gourmands en énergie, polluants et peu régulés. Les autorités locales concèdent avoir des difficultés à agir sur les gouvernements locaux  qui protègent les industries polluantes.

La ressource en eau en danger
Selon la SEPA, agence gouvernementale, 7 des plus gros fleuves et rivières seraient tellement pollués que le simple contact de l'eau serait dangereux. Un contrôle récent effectué par la SEPA auprès de 529 usines situées le long des cours d'eau importants montre que 44% d'entre elles ont violé les lois environnementales.  En ce moment c'est l'algue bleue qui fait l'actualité, elle est responsable de la pollution de plusieurs grands lacs, privant d'eau potable des millions d'habitants. Les 2/3 des 600 grandes villes du pays souffrent de pénuries d'eau. Au Nord de la rivière Huai, le ratio entre évaporation et précipitations s'élève désormais à 75% (contre 50% plus au sud). Le désert gagne du terrain au Nord qui se dépeuple, la mousson se fait plus destructrice au sud. La ressource en eau est en danger, en cause la pollutrion industrielle mais aussi l'agriculture intensive : elle absorbe jusqu'à 75% des eaux de surface et souterraines pour l'irrigation.

"la situation actuelle demeure tout à fait lugubre", c'est à la sortie d'un conseil des ministres consacré à l'environnement que ce constat est tombé.

En 2003, l'empreinte écologique de la Chine représentait 1,6 fois sa capacité (en hectares globaux par personne), contre 9,6 pour les USA et 5,6 pour la France. Au rythme de sa croissance, il est à craindre que le développement auquel aspire légitimement la Chine, continue de se faire dans des conditions insoutenables pour la Chine elle-même et la planète plus globalement.

L’énergie qui alimente la croissance chinoise est majoritairement tirée du charbon, et la pollution qui en résulte ne connait pas de frontières. Des scientifiques européens ont pu voir une masse gigantesque d’ozone, de poussières et de suie à l’œil nu, c'était un nuage brunâtre qui ne se voyait qu'à 10 000 mètres au-dessus du sol.  Ce mélange polluants s’étendait de l’Allemagne à la Méditerranée. Le phénomène est loin de constituer une exception. Les experts européens montés à bord d’un avion pour étudier cette masse ont pu en retracer l’origine : la Chine",

Maintenant les climatologues s’alertent de voir la pollution chinoise gagner la planète.  

Le Globe and Mail de Toronto relate la pollution liée à l'exploitation minière dans la ville de Linfen, au nord-est du pays. "Il s’agit sans doute de l’endroit le plus pollué de la planète. Les lanternes à l’extérieur des restaurants sont souvent noires de suie. Les voitures doivent rouler avec leurs phares allumés le jour. Plus personne ne porte de vêtements blancs, ils tournent rapidement au gris. L’eau est polluée. Les personnes âgées restent à l’intérieur pour ne pas respirer l’air extérieur. Les enfants ne voient pas les étoiles briller la nuit à cause du smog."

Il semble bien que le charbon soit le principal responsable des émissions : 69 % de l’électricité produite en Chine est tirée du charbon, la consommation chinoise de ce combustible dépasse celles des Etats-Unis, de l’Union européenne et du Japon réunies.
 
La Chine a ratifié le protocole de Kyoto. Mais, en tant que pays émergent, n'a pas de contrainte visant à réduire ses émissions de gaz carbonique.
 
Le charbon n'est pas près de disparaitre de la politique énergétique chinoise avec des réserves estimées à 115 milliards de tonnes, mais c'est un charbon à forte teneur en souffre ce qui le rend très dangereux pour la santé publique. De toute façon le charbon chinois ne suffit déjà plus à combler les besoins énergétiques de la Chine. En pétrole, le pays était autosuffisant il y a dix ans, mais doit aujourd’hui importer 40 % de sa consommation ; la Chine est devenue le deuxième consommateur de pétrole du monde après les Etats-Unis.
 
La Chine est prise au piège de son développement non durable et les risques qui pèsent sur son approvisionnement ont des conséquences mondiales. Il est devenu urgent et indispensable que la Chine investisse non seulement dans les énergies renouvelables, les économies d’énergie, mais aussi dans  l'innovation environnementale.
 
C'est probablement aussi notre responsabilité, d'une façon ou d'une autre...
 
( Sources : Rapport planète vivante 2006 du WWF; Libé 21/07/07; Chine Plus N°3 2ème trim 07; Asieplus courrier international 12/02/07; L.Bougier HEC Eurasia institute dans Repères )
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