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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 11:46

La controverse sur la dangerosité des microondes électromagnétiques nécessite que soient conduites avec rigueur des études scientifiques et épidémiologiques. Voici un modeste état des lieux d'études sur ce sujet. Mais il faut du recul pour pouvoir observer le déclenchement de nuisances et de maladies, il y a un effet retard. De fait le lien de cause à effet est plus difficile à établir. C'est de cela dont se prévalent les partisans du "no problem et big business" pour avec l'appui des pouvoirs publics déclarer : "il n'existe pas de preuve scientifique démontrant que l'usage des téléphones mobiles présente un risque pour la santé, tout en indiquant que cette hypothèse ne peut être définitivement exclue". Plus que jamais le principe de précaution devrait s'appliquer. Les premières études sérieuses, avec 10 ans de recul, commencent à sortir… La plus importante est l’étude interphone, les conclusions sont attendues depuis 2003… Le retard mis à rendre public les résultats ont déclenché le soupçon : veut-on nous la cacher ? Il semble que cela soit plutôt lié à la controverse sur l’interprétation des résultats, qui montre dans la sphère de la technoscience combien sont sensibles tous les sujets qui ont un impact sur les industries.

 

L’étude du STUK (autorité Finlandaise sur les rayonnements et la sureté nucléaire) date de début 2008. Elle prouve l’effet biologique direct d’un téléphone mobile sur un être humain à des niveaux de puissance représentatifs de la vie quotidienne. Une des pistes intéressantes qu’ouvre cette étude serait la mise en évidence de molécules précises affectées chez tous les volontaires. Ces molécules pourraient servir ainsi de marqueurs biochimiques révélateurs chez l’homme de la pollution électromagnétique.

 

L’étude REFLEX conduite de 2000 à 2004 a été financée par l’Union Européenne, la Suisse et la Finlande. Les expériences ont été conduites dans 12 laboratoires et 7 pays européens. Réalisées en double aveugle, les tests ont été faits sur des cellules humaines et animales. Les résultats montrent que les champs électromagnétiques des mobiles généraient des ruptures simples et doubles des brins d’ADN, augmentant les aberrations chromosomiques.

 

L’apparition de protéines de stress sur la peau des êtres humains, mais aussi chez les rats, les vers de terre, la drosophyle est une réaction fréquente des organismes exposés aux microondes des communications sans fil. L’université de Clermont-Ferrand signale l’arrivée des messagers chimiques du stress sur des tomates après 15 mn d’exposition à des émissions GMS représentatives des niveaux ambiants.

 

Clarins qui affirme l’avoir démontré (ralentissement du renouvellement cellulaire de la peau -26%, surproduction de radicaux libres +19%, apparition de protéines de stress) a voulu mettre sur le marché un produit cosmétique pour atténuer l’effet des rayonnements électromagnétiques. L’entreprise est plusieurs fois mise à l’enquête et soupçonnée de fraude au consommateur à ce propos.

 

La plus importante : l’étude interphone, les conclusions sont attendues depuis 2003… Le retard mis à rendre public semble lié à la controverse sur l’interprétation des résultats.

(cf ref article du Monde en fin de page)

 

L’étude interphone est coordonnée par le centre de recherche contre le cancer de l’OMS. Elle vise à évaluer les ondes des mobiles sont cancérogènes ou en accroissent le risque de cancer. C’est la plus grande étude déclenchée à ce jour, elle est menée conjointement dans 13 pays dont la France. Débutée en 1999, elle compare un échantillon témoin de personnes non-exposées et un échantillon de personnes exposées et utilisant le téléphone mobile. Les conclusions sont attendues depuis longtemps (2003) et sont retardées au point de jeter le doute sur la volonté de transparence quant aux risques étudiés ! mais à ce stade, ce sont des problèmes de méthode qui sont mis en avant pour expliquer le retard de production de l’étude. Il semblerait que ce soient plutôt des controverses visant à minimiser la portée de résultats chiffrés  moins contestables par ailleurs, on parle de « divergences d’interprétation ». En effet, selon l’article du Monde du 2 aout 2008[1], le professeur Elisabeth Cardis qui coordonne au plan international cette étude estime que les responsables de recherche (une cinquantaine de scientifiques impliqués) se répartissent en 3 groupes : « ceux qui estiment que l’accroissement constaté du nombre de tumeurs chez les utilisateurs n’est dû qu’à des biais statistiques ; ceux qui estiment qu’il résulte bien un effet néfaste des ondes de radiofréquence ; le troisième tiers considère qu’il n’est pas possible de tirer une conclusion dans un sens ou dans un autre ». Ce que je retiens, c’est que personne ne conteste l’accroissement des tumeurs chez les utilisateurs !

 

Plus l’usage du téléphone s’accroit, plus le risque augmente. Il semble qu’aujourd’hui les risques soient avérés, il faut pour les évaluer dépasser les moyennes sur l’ensemble des groupes étudiés : c’est en regardant des groupes spécifiques d’utilisateurs intensifs (plus de 22H d’utilisation par mois) ou plus exposés (en campagne où la connexion aux antennes relai requière plus de puissance) que le lien de cause à effet est démontré. Partie prenante de l’étude interphone, le Dr Sadetski, du plus grand hôpital de Jérusalem Chaim Sheba, déclare « le temps est fini où l’on pouvait dire que cette technologie ne provoquait aucun dommage ».

 

En France, les résultats de l’étude interphone nationale indiquent un risque augmenté de gliome chez les utilisateurs les plus intensifs de téléphonie mobile. Ce risque n’est jugé augmenté pour les neurinomes ou méningiomes.

 

L’intérêt d’une étude internationale est de grossir la série statistique de référence pour détecter les risques faibles. Rappelons que l’étude est menée sur des sujets atteints de tumeurs par rapport à des sujets sains, et que l’on étudie à postériori leurs pratiques et leur exposition aux ondes.

 

Les pays concernés par l’étude interphone : Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni, Suède.

 

Les pathologies étudiées gliome du cerveau (tumeur maligne cérébral), méningiome cérébral (tumeur bénigne), neurinome du nerf acoustique (tumeur bénigne) et tumeur de la parotide (tumeur salivaire maligne).

 

Des études internationales à venir…

 

Cosmos : cette étude portant sur le seffets des ondes sur les cancers et les maladies neurodégénératives suit une population sur plusieurs années en Europe du Nord.

 

Céfalo étudie les effets des ondes sur les tumeurs cérébrales de l’enfant de 5 à 14 ans.

 

Mobikids : cette étude financée par l’Europe devrait reprendre la plupart des pays ayant participé à l’étude interphone et évaluer l’effet de l’exposition aux ondes de radiofréquence lors de l’enfance et l’adolescence.



[1]  Le Monde du 2 août 2008, article de Paul Benkimoun « les scientifiques divisés au moment de conclure sur les effets du portable »

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